Page:Catulle - Poésies, traduction Héguin de Guerle, 1837.djvu/86

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ma campagne, j’ai goûté dans ta retraite écartée de la ville ! Je m’y suis délivré de cette toux maudite qui déchirait ma poitrine, de cette toux, juste punition de l’intempérance qui m’a fait rechercher des repas somptueux ! Car, abusant de ma patience de convive, Sextius, mon Amphitryon, m’a lu son plaidoyer contre Antius ; lecture funeste et pestilentielle, qui m’a fait contracter une fièvre de refroidissement et une toux déchirante dont j’ai souffert jusqu’au moment où, réfugié dans ton sein, je me suis guéri par le repos et l’infusion d’orties. Rétabli maintenant, je te rends grâces d’avoir accueilli ma faute avec tant d’indulgence. Aussi je consens, si jamais j’écoute encore les écrits pernicieux de Sextius, que le frisson, la fièvre et la toux tombent, non pas sur moi, mais sur ce bourreau d’orateur qui ne vous invite à dîner que pour vous lire ses plaidoyers à la glace.

XLV.

ACMÉ ET SEPTIMIUS.


Pressant contre son sein Acmé, ses amours, Septimius lui disait : « Ô mon Acmé ! si je ne t’aime éperdument, si je cesse de t’aimer jusqu’à mon dernier soupir autant qu’un amant peut adorer sa maîtresse, puissé-je errer seul et sans défense dans la Libye, dans l’Inde brûlante, exposé à la rencontre des lions dévorans ! » Il dit ; et l’Amour, jusqu’alors contraire à ses vœux, applaudit à son serment.