Page:Catulle - Poésies, traduction Héguin de Guerle, 1837.djvu/88

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Alors Acmé, la tête mollement inclinée, et pressant de ses lèvres de rose les yeux ivres d’amour de Septimius : Cher Septimius, ô ma vie ! s’il est vrai, dit-elle, que le feu qui brûle dans mes veines est plus fort, plus ardent que le tien ; ne servons jusqu’à la mort qu’un seul maître, et que ce soit l’Amour. » Elle dit ; et l’Amour, long-temps contraire à ses vœux, applaudit à cette résolution.

Maintenant, unis sous des auspices si favorables, toujours aimant, toujours aimés, le tendre Septimius préfère son Acmé à tous les trésors de la Syrie et de la Bretagne ; et la fidèle Acmé trouve dans son Septimius toute sa félicité, tout son plaisir. Vit-on jamais couple plus heureux, plus comblé des faveurs de Vénus ?


XLVI.

LE RETOUR DU PRINTEMPS.


Déjà le printemps nous ramène les tièdes chaleurs ; déjà le doux souffle des zéphyrs fait taire les vents fougueux de l’équinoxe. Catulle, quittons, il en est temps, les champs de la Phrygie et les fertiles plaines de la brûlante Nicée ; volons vers les villes célèbres de l’Asie. Déjà mon esprit, impatient du repos, brûle d’errer en liberté ; déjà mes pieds s’apprêtent à commencer gaîment le voyage. Adieu donc, ô mes amis, nos douces