Page:Catulle - Poésies, traduction Héguin de Guerle, 1837.djvu/92

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XLIX.

À M. T. CICÉRON.


Ô le plus éloquent des fils de Romulus, passés, présens, et qui naîtront dans la suite des âges, Marcus Tullius, reçois les actions de grâce de Catulle, le dernier des poètes ; de Catulle, dont le rang est aussi infime parmi les poètes, que le tien est élevé parmi les orateurs.

L.

À LICINIUS.


Hier, Licinius, tous les deux de loisir, comme nous en étions convenus, nous avons couvert mes tablettes de joyeux impromptus ; chacun de nous, s’escrimant en vers badins, traitait tantôt un sujet, tantôt un autre ; et, sous la double inspiration de la joie et du vin, payait tour-à-tour son tribut. Je t’ai quitté, Licinius, tellement enthousiasmé de ton esprit, de ta gaîté, que, loin de toi, tous les mets semblaient fades à ton malheureux ami : le sommeil ne pouvait fermer mes paupières ; mais agité dans mon lit d’une fureur que rien ne pouvait calmer, je me retournais dans tous les sens, appelant de tous mes vœux le retour de la lumière pour m’entretenir avec toi, pour jouir encore du bonheur de te voir. Mais, lorsqu’enfin, épuisé par cette longue lutte, je suis retombé presque mort sur mon lit, j’ai composé ces vers pour toi, mon