Page:Catulle - Poésies, traduction Héguin de Guerle, 1837.djvu/94

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aimable ami, pour t’exprimer tous mes regrets de ton absence. Ne vas pas maintenant, lumière de mon âme, dédaigner mes vœux, mes prières, ou crains que Némésis ne punisse ton orgueil : c’est une déesse redoutable ; garde-toi de l’offenser !

LI.

À LESBIE.


Il est l’égal d’un dieu, il est plus qu’un dieu, s’il est donné à un mortel de surpasser les dieux, celui qui, assis près de toi, te voit, t’entend doucement lui sourire. Hélas ! ce bonheur m’a ravi l’usage de tous mes sens………………

Dès que je te vois, ô Lesbie, j’oublie tout, ma langue se glace, un feu subtil circule dans mes veines, un tintement confus bourdonne à mon oreille, mes yeux se couvrent d’une nuit épaisse.

Catulle, l’oisiveté te sera funeste ; tu te plais dans l’inaction, elle a pour toi trop d’attrait ; avant toi l’inaction a perdu et les rois et les empires les plus florissans.