Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Magaſins de tout ce qu’on pouvoit deſirer ſe trouvoient dans ce beau Pays. On n’y voyoit point de Villes, mais de magnifiques Palais, avec des Jardins d’une beauté extraordinaire. Miracle ne put aborder celuy de Faveur, il y avoit bien des gardes à paſſer ; celles des Careſſes étoient à la porte de ſon appartement.

Il fut bien logé, comme on le peut croire : mais il ne voyoit Faveur que de loin. Il s’étonnoit de ſentir un Printemps éternel dans ce charmant Pays : mais on luy dit que, comme la plus aimable choſe du monde qui ſeroit toûjours ennuyeroit horriblement l’eſprit & l’humeur de l’homme, aimant la diverſité, il y avoit dans pluſieurs endroits du Pays un chaud exceffif, & dans d’autres un grand froid , & cela pour contenter les voluptueux. Le jeune Miracle voulut y aller. Quand il commença à ſentir le chaud, il vit au bord des forêts ou dans des prairies des tentes ſuperbes où l’on pouvoit goûter la fraîcheur. Des rivieres d’eau de ſenteur offroient un bain agreable, & tout ce que l’imagination humaine a inventé de vif & de delicat s’y trouvoit.