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Elle leur fit cent honnêtetez, & leur avoüa que c’étoit elle qui leur avoit fait tous les plaiſirs qu’ils avoient eus dans leur vie, & qui avoit donné aux trois Bergers la Ceriſe, l’Azerole & l’Amande, dont la vertu étoit finie, puis qu’elle les avoit auprés d’elle.

Et s’adreſſant particulierement au Prince, elle luy dit qu’il avoit entendu parler mille fois des déplaiſirs que ſon pere luy avoit faits, qu’elle l’avertiſſoit d’avance qu’il ne l’accusât pas du mal qui luy pourroit arriver : qu’à la verite elle luy faiſoit bien quelques malices, mais que c’étoit là tout au plus où pouvoit aller ſa vangeance.

Aprés cela elle les aſſura qu’ils ſéroient tous trés-heureux chez elle ; qu’ils auroient des troupeaux à garder, des houlettes, des arcs, des fléchez & des lignes, qu’ils ſe divertiroient à cent plaiſirs differens. Elle leur donna des habits de Bergers d’une gentilleſſe infinie, & au Prince comme aux autres : leurs noms & leurs diviſes étoient ſur leurs houlettes. Dés le ſoir même le jeune Prince changea la ſienne. avec celle de l’aimable Mirtis.

Le lendemain Madame TuTu les mena dans les plus charmantes promenades