Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/251

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Madame Tu Tu ne pouvoit aſſez admirer une ſi grande réſolution ; elle luy promit de l’aſſiſter de tout ce qui ſeroit en ſon pouvoir : mais qu’elle le croyoit borné en cette rencontre par la faute qu’ils avoient faite. La Bonne Femme prit congé d’elle, & ne voulut point dire ſon deſſein à Mirtis ni au Prince, de peur de s’attendrir & de les affliger.

Elle partit, la Perdrix vola toûjours à côté d’elle ; & ayant paſſé l’arbre de fer, la Perdrix arracha avec ſon bec une petite mouſſe qui étoit autour du tronc, & qu’elle mit dans les mains de la Bonne Femme. Quand vous ſerez au plus grand peril où vous puiſſiez être, luy dit elle, jettez cette mouſſe ſur les pieds du Roy. La Bonne Femme retient bien ces paroles ; & à peine eut-elle fait encore quelques pas, qu’elle fut priſe par les gens que le méchant Prince tenoit toûjours aux environs des terres de Madame Tu Tu.

On l’amena devant luy. Je te tiens donc, méchante créature, luy dit-il, je te feray mourir par les plus cruels ſupplices. Je ne ſuis venuë icy que pour cela, luy répondit elle, & tu peux exercer ta cruauté ſur moy ; épargenez mes