dans ſes États pour luy demander une femme. Le bon Roy honoré d’une telle confiance, choiſit la plus charmante de toutes ſes Nieces, & la luy promit : on l’appelloit Iſene la belle.
On fit ſavoir par toute la terre un ſi illuſtre mariage, afin que chacun le vît celebrer par des fêtes & des jeux : il y vint tant de monde que c’étoit merveille.
Entre tant de Princes le Seigneur des Iſles lointaines ſe fit extrémement remarquer. Il étoit bien fait & grand Enchanteur.
Dés qu’il vit Iſene la belle il en devint amoureux, & fut trés-faché de voir qu’elle alloit être à un autre : il ſe flattoit que s’il fût arrivé plûtôt, & qu’il l’eût demandée au bon Roy, il l’auroit optenuë.
Dans cette penſée il s’affligeoit, & tourmentoit ſon eſprit ſur les expediens dont il pourroit ſe servir pour avoir la poſſeſſion d’une beauté fi accomplie.
Le mariage ſe fit enfin à ſon grand regret : mais il diſpoſa ſi bien de ſes arts, que la nuit des nôces quand on eut