Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/78

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quand on apperçut dans la plaine un Cavalier ſur un beau cheval blanc à crin iſabelle, qui s’avançoit de la meilleure grace du monde.

Etant aſſez prés pour être diſcerné, on remarqua qu’il étoit vêtu de verd, ceint d’une magnifique écharpe, à laquelle pendoit une épée ſi brillante de pierreries, qu’on n’en pouvoit ſupporter l’éclat. Ce jeune homme étoit divinement beau, cent boucles de cheveux blonds luy couvroient toutes les épaules ; il avoit une couronne de fleurs ſur ſa tête, un air vif & gay animoit ſon viſage, & il alloit en chantant trés-agreablement.

Quand il fut prés de la Salle il deſcendit legerement à terre, & les gens du bon Roy bien appris emmenerent ſon cheval & en eurent ſoin.

Il entra dans le lieu où étoit le bon Roy d’une façon ſi agreable, qu’il attira les regards de toute l’aſſemblée, les Dames ſur tout le trouverent charmant. Il s’avança vers le trône du bon Roy avec une noble hardieſſe, aprés avoir ſalué une ſi illuſtre compagnie.

Il ſe mit à genoux devant le Roy, détacha ſon épée, & la mit à ſes pieds.