Page:Caumont Les Jeux d esprit.djvu/26

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sur Mlle de la Force quelque chose de tout à fait nouveau et de plus curieux qu’une appréciation qui nous soit personnelle, nous en appelons à son propre témoignage. Elle vient déposer elle-même devant ses juges, car nous insérons ici son portrait, tracé de sa main et adressée M. le prince de Conti. Ce texte, complètement inédit, est extrait d’un manuscrit que nous possédons. On s’amusait alors à faire des portraits, et, bien qu’ils ne fussent, pour la plupart du temps, que des miroirs de vanité ou des textes de plaisanterie, il y avait parfois beaucoup de vérité dans ces confessions spontanées, car, en s’interrogeant soi-même, il arrivait, sans s’en rendre compte, que l’on répondait soit aux préventions soit aux reproches d’autrui ; et puis, comme chacun se connaît au fond beaucoup mieux qu’on ne le croit, le silence que l’on observait sur ses faiblesses était significatif ; ou bien, si l’on avouait ses défauts, on les exagérait souvent afin de pouvoir en revendiquer les qualités. D’ailleurs, quand on parle de soi et qu’on veut s’expliquer aux autres, n’en résulte-t-il pas certain entraînement à des épanchements plus abandonnés et plus sincères que sous l’empire de toute autre