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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2.pdf/170

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INVENTAIRE DE LA CORRESPONDANCE

d’un tel trésor littéraire, M. Arthur Pougin eut la fortune meilleure d’entrer en rapports avec Hippolyte Valmore lui-même, dont la plume moins habile confia à celle du distingué historiographe de Marie Malibran et de tant d’autres figures célèbres, le soin de publier ces pages de La jeunesse de Mme Desbordes-Valmore… » Prises à la lettre, ces déclarations signifieraient que Delhasse n’a jamais eu les manuscrits et qu’Arthur Pougin les détenait directement d’Hippolyte Valmore : ce qui est inexact.

Hippolyte Valmore mourut le 9 janvier 1892, non sans avoir, sans doute, demandé à Pougin de remettre les manuscrits à la Bibliothèque de Douai quand ils ne lui seraient plus utiles. Le livre de Pougin sur Marceline paraît en 1897, chez Calmann-Levy ; mais Pougin conserve les six volumes d’Hippolyte. Vers 1910, il les prête à M. Boyer d’Agen qui les fait copier in-extenso et en tire le volume de lettres inédites publiées chez Michaud en 1911 et les deux volumes de correspondance publiés à la Sirène en 1924. M. Boyer d’Agen rend les six volumes à Pougin ; mais ceux-ci ne prennent toujours pas la route de Douai. En 1921, M. Boyer d’Agen après avoir remercié « cet écrivain distingué, qui voudra être aussi un dépositaire fidèle », de lui avoir communiqué les six volumes de copies, ajoutait, comme en un dernier appel[1] : « Il est permis de croire en toute assurance que ces copies authentiques du fils, où les textes de la mère trouvent un sûr contrôle, seront restituées à la ville de Douai par M. Arthur Pougin. »

Arthur Pougin est mort sans avoir justifié la confiance que les valmoriens lui témoignaient. Ses héritiers, sollicités par nous, nous ont déclaré que, par suite de l’absence de deux de leurs parentes, la succession n’était pas encore liquidée et que les six volumes manuscrits étaient sous scellés chez un notaire du boulevard Malesherbes. Nous allâmes consulter ce notaire ; mais il nous répondit que depuis longtemps il n’avait plus rien…

  1. Œuvres manuscrites…, p. 25.