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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2.pdf/25

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L’ATELIER D’UN PEINTRE 15 4 décembre 1833 (1). C’est peut-être le plus jol livre en prose de Marceline, c’est en tout cas le plus célèbre. Le lecteur du tome I de notre Bibliographie connaît déjà son importance pour l’histoire de la vie et de l’œuvre de Mme DesbordesValmore. La délicieuse préface que l’on va lire expose tout ce que la poétesse a voulu y mettre : PRÉFACE “Ces souvenirs chers, longtemps scellés en moi, nourris dans le cœur, où nous gardons frais et pur tout ce qui nous a frappé aux premiers jours de la vie, eussent dû, peut-être, ne jamais être révélés : le jour les fait pâlir, et je ne tromperai personne en disant sous des mots dont j’ignore l’usage : “Lisez ceci, et vous serez touché “Un bouquet de fleurs, religieusement gardé, peut, au bout de longues années, être encore et toujours imprégné d’émotions et de parfums pour celui qui le possède ; il peut le ressaisir de trouble, de rêverie ou de piété : c’est son souvenir qui le respire, qui lui rend l’éclat, la tendre poésie des beaux moments où il fut cueilli. “Mais les moments sont loin ; les fleurs sont fanées. Erreur à celui qui possède ce trésor, s’il veut tout à coup l’offrir à la curiosité ou à l’attendrissement des autres : il est fané… on sourit, et l’on passe à des fleurs vivantes, actuelles, riches de couleurs et de parfums enivrants. “Toutefois, malgré ses apparences uniformes et paisibles, la vie humble, pauvre et obscure du logis a son drame de même qu’une vie agitée et féconde en événements. La femme qui (1) … Avez-vous cru, en effet, que Charpentier ne m’avait pas payée ? Il m’a payé ce qu’il m’avait promis au moins : 750 francs le volume des Pleurs et 1200 francs les deux de l’Atelier d’un Peintre. Avez-vous ri d’en voir arriver un fragment d’épreuve, comme échantillon, jusqu’à votre porte ? J’attends une occasion sûre pour vous envoyer les deux livres, où vous trouverez de quoi me gronder… de quoi m’aimer un peu aussi, peut-être. N’auriez-vous pas ici de maison où je pourrais mettre les volumes à votre adresse ? Car je veux qu’ils vous arrivent. Charpentier vous prie, en mon nom, de lui en faire vendre au moins douze exemplaires par vos libraires.. Il est bien marchand, M. Charpentier ! (Lettre adressée de Paris à Gergerès, le 4 décembre 1833). “