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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2.pdf/35

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LE LIVRE DES PETITS ENFANTS

que Marceline adressait à son mari en janvier 1834 : « M. Carault ne m’a seulement pas répondu sur l’envoi du Livre des petits enfants. Grand crieur d’amitié, et puis rien ! »

Nous avons dit que ce livre est de la plus grande rareté. C’est sans doute que la vente en a été très mal organisée et que la plus grande partie des exemplaires a été brûlée dans l’incendie qui détruisit, en 1835, un dépôt considérable de livres.

Marceline, si pressée d’ordinaire d’offrir ses livres à son entourage, fit preuve cette fois de négligence, puisque le jeune Hippolyte ne reçut son exemplaire qu’au mois de décembre 1835. « Tiens, mon ami, lui écrivait sa mère en le lui envoyant, voilà le petit livre des enfants qui t’amusera peut-être un peu. Il m’a paru assez joli. »


Le Livre des petits enfants est précédé de la préface que l’on va lire :

Préface aux enfants

Dieu, lorsqu’il eut fait les hommes, chercha un adoucissement à leurs peines : il mit au monde l’amour maternel.

Depuis ce temps les enfants sont heureux ; ils ont des mères pour veiller sur eux, et pour les embrasser.

Étant petits, elles les soignent avec sollicitude, leur font des lits propres et doux, leur apprennent à prier, à lire et à aimer. Elles les aiment tant, ces mères ! Une d’elles, qui a bercé les siens en cherchant à les instruire par des leçons tendres et faciles, a rassemblé ces leçons pour tous les petits enfants, auxquels les siens envoient des vœux, des baisers et leur livre qu’ils savent par cœur. Au revoir dans la vie, chers écoliers, courage ! »

Comme on le voit, Marceline mentait un peu en écrivant sa préface, puisque son fils, qui était censé savoir le livre par cœur, ne l’a feuilleté pour la première fois que deux ans après sa publication.