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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2.pdf/413

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POÉSIES INÉDITES ET POÉSIES NON RECUEILLIES

POÉSIES INÉDITES ET POÉSIES NON RECUEILLIES 403 ROMANCE POUR GARAT Salut ! ô toi qui m’as donné le jour, Salut enfin, ô ma chère patrie ! Reconnais-moi, mère tendre et chérie, Reconnais-moi, je suis ton troubadour ! Lien du cœur, charme de la mémoire, Bords enchantés, ciel si clair et si beau, Que j’ai quittés pour quelque peu de gloire, Ecoutez-moi, je chante mon berceau ! O mon pays ! ô mon premier amour ! Quand je t’ai fui pour la Cour de Marie, Si jeune encor quand lui donnai ma vie, Elle avait dit : “Soyez mon troubadour !, Tout à l’honneur, tout à ma souveraine, Fus pris de gloire à cet ordre si doux. En la voyant, fallait aimer la reine. Souriait-elle ? On était à genoux. Aux jours affreux de la captivité, On enchaîna des belles la plus belle. Pour me punir d’oser d’être fidèle, Je te perdis, ma douce liberté ! Nobles soutiens de mon âme flétrie, Mépris de l’or, talent, courage, honneur, Je vous rapporte à ma chère patrie : Je n’eus jamais qu’elle et vous dans mon cœur. (Douai, album, nº 5, fol. 31),