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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2.pdf/421

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POÉSIES INÉDITES ET POÉSIES NON RECUEILLIES

POÉSIES INÉDITES ET POÉSIES NON RECUEILLIES L’AMOUR ET L’ESPÉRANCE Un matin sur les bords enchantés de la vie L’espérance et l’amour cheminaient en riant. Le fleuve était limpide et l’amour prit envie De livrer sa nacelle au rapide courant. L’espérance, sur la rive Demeura toute pensive. “Ma voile, dit l’amour, a besoin de s’étendre Sur ces flots tout brillants d’écume et de clarté Et son regard d’adieu se prolongea, si tendre, Qu’elle le vit partir avec sécurité. Hélas ! la jeune espérance Ne connaissait pas l’absence ! Son repos dura peu. Languissante, rêveuse, Jusqu’à l’heure où le soir descendit sur les eaux, Elle chercha des yeux la barque aventureuse,. Et sa main, sur le sable envahi par les flots, Traça le nom qu’elle adore ; Et l’eau l’effaçait encore. Une voile à la fin brille dans l’étendue. Plus aimable et plus beau l’amour va-t-il s’offrir ? Hélas ! c’est l’opulence et sa cour assidue ; Dans la nacelle d’or elle semble accourir. Mais celle où l’amour voyage, Eblouit bien davantage. (Douai, album n° 8, fol. 59). 411