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Page:Caylus - Souvenirs et correspondance.djvu/25

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écrites par madame de Caylus à son fils aîné, l’antiquaire célèbre qui fut, au xviiie siècle, l’un des protecteurs les plus généreux des artistes et le plus actif des représentants de l’art. Réunis ensemble les Souvenirs et la Correspondance de madame de Caylus permettent d’apprécier en pleine connaissance de cause ce modèle de grâce et d’urbanité[1] si justement admiré de ses contemporains, et si délicatement caractérisé par Sainte-Beuve dans la conclusion de l’étude qu’il lui a consacrée. « Cette aînée de Saint-Cyr, cette sœur d’Esther, et qui ne se tint pas à ce rôle si doux, est comme la dernière fleur qu’ait produite l’époque finissante de Louis XIV, et elle ne s’est ressentie en rien de l’âge suivant. Venue après les La Fayette, les Sévigné et les Maintenon, remarquée ou cultivée par elle et les admirant, elle sut ne leur ressembler que pour se détacher à son tour, et elle brille de loin à leur suite, la plus jeune et la plus

    en outre vingt lettres originales de madame de Maintenon, et la lettre du duc du Maine, publiée ci-dessus. La note du catalogue Renouard, relative à ce manuscrit, porte que les lettres de madame de Caylus sont adressées à son fils cadet, le chevalier de Malte ; c’est là une erreur que la simple lecture de ces lettres permet de constater avec une entière certitude.

  1. Un académicien du dix-huitième siècle, l’abbé Gédoyn, auteur de Réflexions sur le goût, désignait madame de Caylus comme l’expression la plus parfaite de ce qu’il appelait urbanité, et il invoquait à l’appui de cette appréciation un charmant portrait de madame de Caylus, tracé par un courtisan spirituel, l’introducteur des Ambassadeurs Rémond. Il nous a paru intéressant de transcrire ce portrait à la suite de notre notice historique, dont il forme le complément naturel.