Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/143

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Une nuit, comme Mohammed, pour cheval j’ai pris l’éclair, et j’ai escaladé les cieux. Dans l’infini je suis monté ; toutes les voix se perdaient en une ; les sept couleurs du prisme se fondaient en une ; les sept cieux se fondaient en un. Les vagues de la mer avaient disparu, je ne voyais plus que la mer. Toutes différences s’étaient évanouies, et il ne restait que l’identité.




Je vois passer devant mes yeux le ciel et la terre.

Je vois se dresser devant moi le peuple innombrable des morts.

Tous les mondes, la vue infinie du passé, celle de toutes les préexistences se dévoilent à mes regards.

Mon âme est plongée dans ton âme, et tes amours sont mes amours.

Je porte l’Esprit qui a créé les choses,