Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/31

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qu’un damné du Dante, j’ouvrais, épouvanté, devant ce vide mes yeux hagards, il me laissa tomber et me regarda descendre, comme une pierre dans un puits, à travers l’immensité de l’espace et du temps, pendant des milliers et des millions de siècles, jusqu’à ce que je fusse mort de vertige.

Je me réveillai en sursaut, et je me retrouvai et fus vraiment aise de me retrouver encore en ma tranquille maison, dans ma demeure paisible, dans l’étroit, mais doux intérieur de ce monde.




dans une forêt, la nuit.


Arbres, silencieux géants, spectres sans voix, qui apparaissez devant mes yeux ; fils aînés de la Nature, rochers noirs, endormis immobiles sous les claires