Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

monie si parfaite, qu’elle nous puisse troubler une vie tout entière, et que parfois, en la contemplant, nous nous sentions saisis d’une si ardente soif de la mort ?




Femme, si j’osais, j’ouvrirais ta chair, et mettant à nu ce qu’elle cache d’ordures, je ferais de dégoût reculer tes amants. — Mais, à la surface, resplendit l’illusion magnifique, le radieux mensonge de ta beauté ; et cette beauté, faite d’horreurs repoussantes, cette illusion et ce mensonge nous font plier les deux genoux, pâlir, balbutier, et mourir !

La femme répondit tranquille : C’est de cet intérieur qu’est sortie ta pensée !