Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/94

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blessés, adoucis leurs souffrances, console leurs misères ; aime comme le Bouddha ou Jésus. Et sois poëte aussi, crée de glorieux mensonges. Parle du bien, proclame la splendeur du beau : — n’évite quelquefois que de parler du vrai.




Vis de toutes tes forces, aime, souffre et pleure, saigne s’il le faut, mais vis et sois grand, et que pendant un instant, — oh ! que ce soit ton orgueil ! — par la magie du rêve ou la splendeur de tes passions, le néant de ton âme puisse être, comme le Néant universel, glorieux, sublime, magnifique et divin !