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temps nécessaire à la séparation complète de l’eschare varie suivant la constitution de l’individu et la nature des parties.

Le diagnostic est assez facile. Un caractère infaillible, c’est l’apparition des phlyctènes, de la putréfaction et l’odeur sui generis de la gangrène. — Le pronostic est presque toujours fâcheux.

La gangrène ne peut être en elle-même l’objet d’un traitement curatif quelconque, les parties mortes ne pouvant revenir à la vie. On ne peut donc faire usage, à son égard, que d’un traitement préservatif, ayant pour objet, soit d’en prévenir le développement, soit d’arrêter ses progrès et de combattre les divers phénomènes qui l’accompagnent, soit d’aider à la séparation des parties mortifiées.

Pour prévenir l’apparition de la gangrène, on ne peut suivre une méthode exclusive ; on doit recourir, suivant les circonstances, soit aux antiphlogistiques, soit aux toniques et aux excitants. Les premiers seront bien indiqués dans les engorgements franchement inflammatoires ; on emploiera les émollients, les émissions sanguines, locales, générales, la diète et les autres antiphlogistiques en usage. Mais si les parties enflammées et menacées de gangrène sont atteintes de maladies asthéniques, d’œdèmes, d’ecchymoses, il faut, au contraire, rappeler la vitalité sur les parties malades par des lotions aromatiques, des topiques toniques, spiritueux, astringents. Si l’on vient à faire une compression circulaire, elle devra être accompagnée de l’administration à l’intérieur de médicaments toniques