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C’est surtout à la Révolution française qui, nivelant toutes les institutions, abolit la Société royale de médecine, l’Académie royale de chirurgie, et rétablit, par une organisation nouvelle, l’unité dans l’art de guérir que, dégagée de toute entrave, libre, obligée même de participer à toutes les branches médicales, la chirurgie pût prendre son essor et arriver à être la science complète des temps actuels.

La chirurgie vétérinaire, loin d’offrir cette brillante et rapide évolution, profita de ses enseignements et, vers la fin du siècle dernier, à l’époque de la fondation de nos écoles, Lafosse et Bourgelat ayant fait progresser les sciences anatomiques et physiologiques, notre médecine opératoire put être assise sur des bases solides. Depuis ce temps, elle n’a cessé de se perfectionner, malgré l’influence funeste d’une multitude de préjugés qu’ont eu à combattre les hommes éminents qui se sont voués à sa cause. De nos jours, l’art ne recule plus devant les dangers contre lesquels il peut s’armer à l’avance, et le fer du chirurgien anatomiste pénètre sûrement à travers l’épaisseur des tissus de nos animaux, devenus, pour ainsi dire, transparents, jusqu’aux parties les plus profondes.

Malgré les progrès incontestables qui, depuis un siècle, ne cessent de prouver en faveur de la Chirurgie, il faut cependant se garder de croire que tout soit si bien prévu et calculé dans les opérations, qu’il ne se trouve plus de place pour les événements anormaux qui constituent les accidents. — Sans parler des fautes que peuvent commettre le chirurgien et ses aides, à combien de