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« Quelques observateurs, et Dance, en particulier, ont remarqué qu’il y a des époques où elle sévit plus spécialement et où elle prend une forme épidémique, de sorte qu’il semble exister en dehors de l’individu et indépendamment de sa blessure quelque cause extérieure aggravante. Faut-il, avec Cruveilher, et surtout avec Tessier, chercher cette cause dans l’influence funeste des mêmes conditions miasmatiques qui favorisent l’apparition de la pourriture d’hôpital et du typhus des camps ? »

La concentration d’une quantité considérable de blessés dans un espace circonscrit est, en effet, la condition qui exerce l’influence la plus évidente sur la première apparition de l’infection. Cette influence est plus puissante quand elle est secondée par la mauvaise situation de l’écurie, placée dans un lieu enfoncé, humide, marécageux, près de quelque foyer d’infection ; par la disposition vicieuse du local, dont les salles sont basses, obscures, mal aérées ; par l’insuffisance des pièces d’appareil, qui se salissent et ne peuvent être ni nettoyées ni renouvelées. Ces circonstances sont très propres à produire la corruption de l’air dans lequel sont plongés les blessés ; et cet air, ainsi altéré par les exhalations concentrées de tant d’animaux réunis, par les vapeurs qui s’échappent des ulcères et des plaies, des matières stercorales et urineuses, agit sur l’écoulement du pus, sur la manière d’être de la plaie, soit par son influence nuisible sur toute l’économie, soit surtout par son action immédiate sur les surfaces traumatiques. Un air froid, humide, des saignées in-