Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/27

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mettre, en harmonie, autant que faire se peut, avec le train antérieur. Ajoutons à ces considérations relatives aux formes extérieures d’autres considérations plus générales concernant l’énergie, le caractère et la taille. Sous le rapport de l’énergie, nous l’avons déjà vu, le bœuf Gascon n’a rien à envier aux autres races : fortes creantur fortibus et bonis, a dit Horace. Pour le caractère, il est d’une docilité remarquable, et cette docilité résulte des précautions que prend le cultivateur pour l’élever. Reste par conséquent la taille : Tel qu’il est, le bœuf Gascon suffit pleinement au travail qu’on exige de lui. Inutile donc de s’attacher spécialement à choisir des reproducteurs de grande taille ; on obtiendrait des produits qui nécessiteraient une plus abondante quantité de nourriture, et les fourrages font défaut. Au reste ce n’est point tant l’hérédité que l’alimentation qui exerce une influence sur la taille des produits ; en nourrissant largement les animaux pendant la première jeunesse, on la modifie avantageusement. « L’expérience a si bien prouvé ce principe aux éleveurs de l’Agenais, dit Lafore dans son Mémoire, que lorsqu’ils achètent de jeunes veaux pour les élever, ils ne considèrent que la beauté des formes et ne tiennent presque aucun compte de la taille, parce que, disent-ils, en les nourrissant abondamment ils les feront grandir à volonté. » Peu importe la taille pourvu que le taureau soit ramassé dans ses formes, qu’il soit exempt autant que possible des défauts propres à la race, qu’il soit régulier dans son ensemble. De plus qu’on ne livre à la reproduction que des animaux présentant le pelage et les signes extérieurs de la race, c’est-à-dire la couleur gris-blaireau et les mar-