bruit plus effrayant encore, qui retentissait à mes oreilles.
Je sentis la nécessité de rappeler mes forces ; une sueur froide allait les dissiper : je fis un effort sur moi.
Il faut que notre âme soit bien vaste et ait un prodigieux ressort ; une multitude de sentiments, d’idées, de réflexions touchent mon cœur, passent dans mon esprit, et font leur impression toutes à la fois.
La révolution s’opère, je me rends maître de ma terreur. Je fixe hardiment le spectre.
« Que prétends-tu toi-même, téméraire, en te montrant sous cette forme hideuse ? »
Le fantôme balance un moment :
« Tu m’as demandé, dit-il d’un ton de voix plus bas.
— L’esclave, lui dis-je, cherche-t-il à effrayer son maître ? Si tu viens recevoir mes ordres, prends une forme convenable et un ton soumis.
— Maître, me dit le fantôme, sous quelle forme me présenterai-je pour vous être agréable ? »
La première idée qui me vint à la tête étant celle d’un chien : « Viens, lui dis-je, sous la figure d’un épagneul. »