Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/177

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« La banque est combinée sur le pied d’un profit exorbitant qui se renouvelle à chaque taille ; si elle ne courait pas des risques, la république ferait à coup sûr un vol manifeste aux particuliers. Mais les calculs que nous pouvons faire sont supposés, et la banque a toujours beau jeu, en tenant contre une personne instruite sur dix mille dupes. »

La conviction fut poussée plus loin. On m’enseigna une seule combinaison, très-simple en apparence ; je n’en devinai pas les principes ; mais dès le soir même j’en connus l’infaillibilité par le succès.

En un mot, je regagnai en la suivant tout ce que j’avais perdu, payai mes dettes de jeu, et rendis en rentrant à Biondetta l’argent qu’elle m’avait prêté pour tenter l’aventure.

J’étais en fonds, mais plus embarrassé que jamais. Mes défiances s’étaient renouvelées sur les desseins de l’être dangereux dont j’avais agréé les services. Je ne savais pas décidément si je pourrais l’éloigner de moi ; en tout cas, je n’avais pas la force de le vouloir. Je détournais les yeux pour ne