Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/30

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— Je ne sais ce que vous voulez dire, répondit Cazotte.

— Et sans cela, où donc auriez-vous puisé les pensées qui dominent dans votre Diable amoureux ?

— Dans mon esprit, s’il vous plaît.

— Quoi ! ces évocations dans les ruines, ces mystères de la cabale, ce pouvoir occulte d’un homme sur les esprits de l’air, ces théories si frappantes sur le pouvoir des nombres, sur la volonté, sur les fatalités de l’existence, vous auriez imaginé toutes ces choses ?

— J’ai lu beaucoup, mais sans doctrine, sans méthode particulière.

— Et vous n’êtes pas même franc-maçon ?

— Pas même cela.

— Eh bien, monsieur, soit par pénétration, soit par hasard, vous avez pénétré des secrets qui ne sont accessibles qu’aux initiés de premier ordre, et peut-être serait-il prudent désormais de vous abstenir de pareilles révélations.

— Quoi ! j’aurais fait cela ? s’écria Cazotte effrayé ; moi qui ne songeais qu’à divertir le public et à prouver seulement qu’il fallait prendre garde au diable !

— Et qui vous dit que notre science ait quelque