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V.
MARIVAUX.

C’est alors dans Marivaux qu’il faut aller chercher un type assez saillant pour mériter que nous nous y arrêtions, et ce type Pasquin, (des Jeux de l’amour et du hasard, 1730), accuse décidément de très-bonnes qualités ; après les cyniques personnages de Lesage, le milieu de Marivaux semble encore plus honnête.

Pasquin a de la bonhomie ; il aime à trancher du gentilhomme pour se donner de grands airs, sans penser à en retirer quelque aubaine. Le rôle est d’ailleurs à sa confusion, on y trouve, en comique, le germe du déguisement tragique de Ruy-Blas. Tant il est vrai qu’au fond de toute pièce, comédie ou tragédie, quelques éléments parfois identiques constituent la charpente sur laquelle la forme, triste ou gaie, calme ou terrible, vient imprimer un caractère spécial.

En somme, tout est honnête dans l’action où se