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LIVRE TROISIÈME.


CHAPITRE PREMIER.
(1533. — 1534.)

Angelica la Sicilienne. — Le prêtre nécromant. — Opérations magiques. — Les démons. — La pétarade. — Querelle de Cellini et de ser Benedetto. — Blessure. — Fuite. — Solosmeo. — L’hôtelier. — Arrivée à Naples. — Angelica retrouvée. — Le vice-roi. — Les exigences d’une mère.

À cette époque, je m’étais amouraché, en vrai jeune homme, d’une fillette sicilienne d’une beauté extraordinaire. Comme elle me payait de retour, je résolus de l’enlever secrètement et d’aller passer un an avec elle à Florence. Mais sa mère, ayant deviné mes intentions, quitta Rome de nuit et à l’improviste. Elle prit la route de Naples, et répandit le bruit qu’elle allait à Cività-Vecchia, tandis qu’elle se rendait à Ostia. Je courus à Cività-Vecchia, et, pour retrouver ma Sicilienne, je fis des extravagances incroyables, dont le récit m’entraînerait trop loin. Il me suffit de dire que je faillis devenir fou et en mourir. Au bout de deux mois, ma belle m’écrivit qu’elle était en Sicile, où elle se trouvait très-malheureuse. Quant à moi, dans le seul but de me distraire de mon amour, j’en avais con-