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SIXIÈME PARTIE

fonds-les bien ensemble tant sur le visage que sur le corps, et comme précédemment quand tu as couvert, fais de ta couleur de chair claire une autre plus claire pour pouvoir amener au blanc pur l’extrémité de tes reliefs. Profile aussi tous les contours avec la sinopia obscure, mêlée d’un peu de noir et de tempera. Tu appelleras cette teinte sanguine. De la même façon fais les cheveux (ils ne devront pas paraître vivants, mais morts), employant du verdaccio de différents degrés. Je t’ai montré sur mur plusieurs manières et façons de barbes ; fais-les de même sur panneau. Ainsi toutes les fois que tu as à faire un corps de chrétien ou de créature raisonnable, fais les couleurs de chair comme nous l’avons dit.

CXLIX.Comment on doit colorer un homme blessé ou la blessure.

Pour faire un homme blessé ou plutôt la blessure, prends du cinabre pur, couvres-en les parties où tu veux figurer du sang ; aie ensuite un peu de laque fine bien tempérée selon l’usage, et va partout ombrant le sang, les gouttes ou la plaie, selon la manière dont elle est placée.

CL.Comment on colore de l’eau ou un fleuve, avec des poissons ou sans, à fresque sur mur et sur panneau.

Quand tu veux faire un étang, un fleuve ou n’importe quelle espèce d’eau, avec ou sans poissons, sur mur ou sur panneau, prends, si c’est sur mur, ce même verdaccio avec lequel tu as ombré les visages sur la chaux, fais tes poissons en plaçant les ombres de ce même verdaccio toujours sur les dos. Observe que les poissons et tous les animaux non rationels ont les ombres par-dessus et les lumières par-dessous. Quand tu as mis les ombres au verdaccio, place dessous les lumières