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TRAITÉ DE LA PEINTURE

CLXVII.Qui démontre comment on peut mouler le nu entier d’homme, de femme ou d’animal, et le jeter en métal.

Sache que la méthode que je viens de décrire peut se suivre d’une façon plus magistrale, car on peut mouler et faire l’empreinte d’un homme entier, comme les belles figures nues qu’on voyait anciennement. Ton métier sera donc, si tu veux mouler tout le nu d’un homme ou d’une femme, d’abord de les faire tenir debout sur le fond d’une caisse que tu feras faire de la hauteur d’un homme jusqu’au menton. Fais que ladite caisse ouvre par le milieu des deux côtés dans la longueur. Ordonne qu’une lame de cuivre bien légère parte du milieu de l’épaule en commençant à l’oreille jusqu’au fond de la caisse, qu’elle contourne légèrement sans lésion tout le long du nu, s’en tenant éloigné de l’épaisseur d’une corde. Que ladite lame de cuivre soit arrêtée sur le bord de la caisse là où elle se ferme, et par ce moyen arrête quatre morceaux de lame qui se réunissent ensemble comme les bords de la caisse. Alors enduis d’huile le nu. Mets-le droit dans la caisse ; pétris une bonne quantité de plâtre à l’eau tiède, et aies un aide pour que tu puisses emplir le devant de l’homme, pendant que ton compagnon emplira le derrière, pour que dans le même temps la caisse soit pleine jusqu’en haut, la gorge couverte. Pour le visage, tu peux, comme je t’ai démontré, le faire à part. Laisse reposer le plâtre tant qu’il soit bien pris. Pour ouvrir la caisse, mets quelque instrument ou ciseau entre les bords et les lames de cuivre ou de fer que tu as fait ; ouvre comme tu le ferais pour une noix, retenant de chaque côté les parties de la caisse qui contiennent l’empreinte. Avec précaution fais-en sortir le nu ; lave-le vite avec de