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SIXIÈME PARTIE

l’eau claire ; toute sa chair sera colorée comme une rose.

De la même façon que tu as rempli la face, tu peux jeter de tel métal que tu veux ladite forme ou empreinte ; mais jeté conseille la cire. Ma raison est que si la pâte vient à se rompre, elle n’occasionne pas de dégâts à la figure, qu’on peut l’enlever à toute heure et raccommoder là où il y a des défauts. Tu peux ensuite y ajouter la tête, et jeter ensemble la personne tout entière ou membre par membre.

Particulièrement pour essayer, tu peux ne faire qu’un bras, une main, un pied, une jambe, un oiseau, une bête et des animaux de toutes conditions, comme poissons ou autres. Mais il faut qu’ils soient morts, car ils n’auraient ni le sens ni la fermeté de se tenir tranquilles et immobiles.

CLXVIII.Comment on peut se mouler soi-même, et ensuite couler dans le moule un métal.

Tu peux encore te mouler toi-même de cette manière. Prépare une quantité de pâte ou de cire bien remuée et propre, pétrie comme serait un onguent bien malléable ; étends-la sur une table bien large, comme une table à manger, fais-la dresser par terre, fais étendre dessus de cette pâte ou cire la hauteur d’un demi-bras ; jette-toi dessus par le côté que tu veux avoir, soit le devant, soit le derrière, soit le côté, et si la pâte ou cire te reçoit bien, fais t’en tirer le plus nettement possible, c’est-à-dire tout droit, qu’on ne pousse ni à droite ni à gauche. Laisse ensuite sécher cette empreinte ; quand elle est sèche, fais-la couler en plomb, et de la même manière fais l’autre partie de ta personne, c’est-à-dire celle opposé à ce que tu as fait. Ensuite réunis-les ensemble, et coule le tout en plomb, ou si tu veux, en tout autre métal.