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TRAITÉ DE LA PEINTURE

SECONDE PARTIE
xxxv.00Du broyage des couleurs.

Pour en venir à tout l’éclat de l’art pas à pas, arrivons au broyage des couleurs ; notant quelles sont les plus agréables, les plus rudes, les plus revêches, quelles doivent être peu broyées, quelles davantage ; celle-ci veut une colle, celle-ci en veut une autre. Aussi variées que les couleurs sont les colles et les différences dans la manière de broyer.

xxxvi.00Nomenclature des couleurs naturelles, et comment on doit broyer le noir.

Sache qu’il y a sept couleurs naturelles ou, à proprement parler, quatre d’une nature terreuse comme le noir, le rouge, le jaune et le vert ; trois autres naturelles, mais qui doivent être travaillées, comme le blanc, l’outremer ou azur d’Allemagne, et le jaune clair. N’allons pas plus avant, retournons au noir.

Pour le broyer convenablement, prends une pierre de porphire qui est une nature de pierre forte et ferme. Il y a plusieurs espèces de pierre à broyer, le porphire, la serpentine et le marbre[1]. La serpentine est une pierre tendre et n’est pas bonne ; le marbre est

  1. Il parait que Cennino ne veut pas parler de la pierre connue aujourd’hui sous le nom de serpentine, qui est très-dure et à l’usage des peintres. Il convient de supposer que de son temps on donnait le même nom à une pierre plus tendre.

    Pline nous dit, au ch. 7 du livre xxxvi, que l’otite ou serpentine est une pierre dont il se trouve deux espèces : l’une blanche et tendre, l’autre noire et dure. (Cav. Tambroni.)