soit clair, il faut que l’orpin l’emporte, et que ce soit le bleu pour l’avoir foncé. Cette couleur est bonne sur panneau, mais non sur mur. On y mélange la colle.
Il y a un vert que l’on nomme vert-de-gris, qui de lui-même est très-vert. On le fait chimiquement avec du cuivre et du vinaigre. Cette couleur est bonne sur panneau, mêlée avec de la colle. Garde-toi de jamais l’approcher du blanc, ce sont des ennemis mortels. Broie-le avec du vinaigre, c’est dans sa nature, et si tu veux faire un vert d’herbes parfait, tu le trouveras flatteur à l’œil, mais sans durée. Il convient mieux sur papier ou sur parchemin, encollé à l’œuf.
On fait un vert couleur de sauge pour panneau en mêlant la terre verte au blanc de plomb, et en tempérant à l’œuf. Sur mur à fresque, la terre verte est mêlée au blanc de Saint-Jean fait de chaux blanche épurée.
Ce blanc est une couleur naturelle mais travaillée ; on le fait ainsi. Prends la chaux effleuvée, bien blanche ; quand elle est réduite en poudre, mets-la dans une cuvette l’espace de huit jours, en y remettant chaque jour de l’eau claire, et battant la chaux bien mêlée avec l’eau pour en sortir toutes les matières grasses. Alors fais-en des petits pains, mets-les au soleil sur les toits, plus ces petits pains sont vieux, meilleur est le blanc. Si tu veux le faire vite et bon, quand les pains sont secs, broie-les sur ta pierre avec de l’eau et refais-