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TRAITÉ DE LA PEINTURE


lxxxvi.Moyen de faire des arbres, des herbes, des verdures à fresque et à sec.

Si tu veux orner ces mêmes montagnes de bosquets, d’arbres et d’herbes, place d’abord le corps de l’arbre au noir pur avec tempera, à fresque ils se font mal. Puis prépare un ton de feuilles de vert obscur ou de vert azuré ; la terre verte n’est pas bonne. Travaille bien tes feuilles et à plusieurs reprises ; puis fais un vert avec le giallorino qui soit un peu plus clair ; fais-en des feuilles, mais moins, et commence à indiquer les cîmes. Ensuite touche les parties les plus claires des cîmes avec le jaune clair pur ; et tu verras tes arbres en relief. Mais avant tout, quand tu auras couvert en noir le corps des arbres, tu auras dessiné les branches, mis les feuilles dessus et les fruits ensuite : sur les gazons mets quelques fleurs et des petits oiseaux.

lxxxvii.Comment on doit colorer les maisons à fresque et à sec.

Si tu veux faire des édifices, prends-les dans ton dessin de la grandeur voulu et en battant le fil établis tes lignes. Couvre-les à fresque ou à sec avec du verdaccio et de la terre verte bien liquides. Tu peux faire l’un violet, l’autre cignerognolo, l’un verte, l’autre gris, et ainsi de toute couleur qui te plaira. Ensuite fais une règle longue, droite, avec un des taillants évidé ; que ce côté ne touche pas le mur, pour qu’en frottant ou passant le pinceau avec la couleur elle ne te fasse pas de taches. Tu travailleras ainsi les corniches avec grand plaisir et délices ; de même, les bases, les colonnes, les chapiteaux, les frontons, les fleurons, les autels, et tout l’art de la menuiserie, qui est une partie notable

    mais il vaut mieux le laisser tel qu’il est, quand ce ne serait que pour servir à l’histoire de l’art. (Cav. Tambroni.)