laquelle ses ancêtres passaient pour être descendus. Les noms des deux mois suivants sont empruntés aux classes du peuple : mai vient du mot majores (les vieillards), et juin du mot juniores (la jeunesse). Les autres mois tirent leurs noms de l'ordre et du rang qu'ils occupent dans l'année, depuis quintilis jusqu'à décembre. Varron, au contraire, pense que les Romains ont emprunté aux Latins les noms de leurs mois. Il démontre assez spécieusement que les inventeurs de ces noms sont plus anciens que la ville de Rome. Ainsi le premier mois aurait bien été appelé mars du nom du dieu Mars, mais parce que les Latins sont un peuple belliqueux, et non parce que Mars était père de Romulus. Avril ne tirerait pas son nom d'Aphrodite, mais du verbe latin aperire ; parce que, dans ce mois, tout pousse sur la terre, et que la nature ouvre son sein pour en faire sortir toutes les productions. Mai ne viendrait point de majores, mais bien de Maïa, parce que, dans ce mois, tant à Rome qu'autrefois dans le Latium, on sacrifie à Maïa et à Mercure. Juin viendrait plutôt de Junon que de juniores, parce que c'est dans ce mois surtout que l'on honore Junon. Quintilis serait appelé ainsi, parce que c'était le cinquième mois de l'année des Latins ; de même de sextilis et des autres mois jusqu'à décembre, tirant tous leur nom du rang qu'ils occupaient dans l'année. Il reconnaît, du reste, que janvier et février ont été ajoutés depuis, mais que leurs noms viennent du Latium ; qu'ainsi le nom de janvier lui vient de Janus, auquel ce mois est consacré ; celui de février, de februum. Or, on appelle februum tout ce qui expie et qui purifie ; et februamenta, toutes purifications ; de même februare signifie purger, purifier. Quant au mode lui-même du februum, il n'est point toujours et partout semblable. La fébruation, en effet, c'est-à-dire la purification, varie suivant la nature des sacrifices. Pendant les Lupercales et les cérémonies de la purification
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