Page:Censorinus - Le Jour natal, trad Mangeart, 1843.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

consacraient leur chevelure à quelque divinité. Par la même raison, moi qui ai reçu de toi tant de trésors littéraires, je t'offre aujourd'hui ce faible hommage de ma reconnaissance.

Chapitre 2

II. Pourquoi et de quelle manière on sacrifie au Génie pur. D'abord, puisque ce livre a pour titre du Jour natal, permets-moi d'entrer en matière par un voeu. Ce jour donc, comme le dit Perse, «  Marque-le du meilleur caillou , » et marque-le ainsi le plus souvent possible, c'est là mon désir ; et, suivant ce qu'ajoute le même poète, «  Verse le vin pur au Génie. «  Ici, on me demandera peut-être pourquoi c'est une libation de vin pur, et non le sacrifice d'une victime, que le poète pense qu'il faille offrir au Génie ? C'est que, comme le témoigne Varron, dans son livre intitulé Atticus, où il traite des nombres, c'était chez nos ancêtres un usage établi, que, lorsque le jour de leur naissance ils consacraient à leur Génie l'offrande natale, leurs mains devaient être pures de toute effusion de sang, de peur que le jour même où ils avaient reçu l'existence ne les vît l'arracher aux autres. A Délos, enfin, les autels d'Apollon Genitor, suivant ce qu'assure Timée, ne sont jamais arrosés du sang des victimes. Il faut aussi, à propos de ce jour, observer que personne, avant le sacrificateur, ne peut goûter à ce qui vient d'être offert au Génie. Une autre question que l'on a bien souvent posée, et qui me paraît devoir être résolue, c'est de savoir ce que c'est qu'un Génie, et pourquoi chacun le vénère de préférence le jour natal.

Chapitre 3