Censorinus, grammairien et philosophe du IIIe siècle, florissait à Rome, sous les règnes d’Alexandre Sévère, de Maximien
et de Gordien. Bien que souvent cité avec éloge par Sidoine
Apollinaire et par Cassiodore, cet auteur est généralement peu
connu. Ainsi l’on ne sait au juste ni de quelle famille il descendait,
ni l’endroit et l’année où il avait reçu le jour. Même obscurité sur
les événements de sa vie, que sur ses liens civils. Il est hors de
doute pourtant que bien longtemps avant lui il existait à Rome
une famille notable, dont plusieurs membres avaient porté le
surnom de Censorinus ; et, vraisemblablement, notre auteur
était un descendant de cette famille. Ainsi Tite-Live (liv. xlvii et xlix) parle de L. Marcius Censorinus, qui, après avoir été édile curule, fut nommé consul avec M. Manilius, l’an 005 de la fondation
de Rome, et partit pour déclarer la guerre aux Carthaginois.
C’est de ce Marcius Censorinus que parle notre auteur, en
son chapitre xvii. Tite-Live (liv. cxviii et cxxvii) cite encore un autre L. Marcius Censorinus, qui, d’abord préteur, fut ensuite nommé consul et triompha de la Macédoine. Le même historien
nous apprend enfin (liv. cxl, ch. 15) que, l’an de Rome 745,
C. Marcius Censorinus fut consul avec C. Asinius Gallus. Ce
Marcius Censorinus était de la cour de Caïus César, petit-fils
d’Auguste. Il l’avait accompagné en Syrie, et y était mort huit
ans environ après la mort d’Horace. Ce poëte, qui avait pour lui
la plus profonde estime, lui avait adressé sa huitième ode du
quatrième livre, dans laquelle il cherche à montrer que les louanges
des poëtes sont du plus haut prix. Ce qu’il y a surtout de
remarquable dans cette ode, c’est qu'Horace tient auprès de ce
Marcius Censorinus le même langage à peu près que devait, trois
siècles plus tard, tenir notre auteur auprès de Quintus Cerellius,
en lui adressant le petit livre dont nous allons parler. Les rôles,