Page:Censorinus - Le Jour natal, trad Mangeart, 1843.djvu/6

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C’est à tort aussi, suivant nous, que quelques écrivains, et entre autres M. Fuhrmann (dans son Manuel de littérature classique, publié en allemand, tome iv, page 321), ont prétendu que Censorinus avait composé un livre intitulé Indigitamenta. Il est vrai que notre auteur parle, au chapitre iii, d’un ouvrage sous ce titre ; mais il l’attribue à Granius Flaccus, et il ajoute qu’il était dédié à César.

Indépendamment de son livre intitulé de Die natali, Censorinus avait composé un traité sur les Accents. Cet ouvrage, cité avec éloge par Cassiodore et par Priscien, n’est point parvenu jusqu’à nous.

Le livre de Censorinus était trop curieux, trop utile surtout aux chronologistes et aux savants, pour qu’on ne songeât point à l’éditer. Aussi fut-il successivement publié en Italie, en France, en Angleterre, en Allemagne. L’édition princeps parut à Bologne, en 1497, in-folio, avec le Manuel d’Épictète et la Table de Cébès. La meilleure édition est celle qu’a donnée Sigebert Havercamp, Leyde, 1743, in-8o, et qui, réimprimée sans aucun changement quatre ans plus tard, renferme, avec les Fragments d’un auteur incertain, les fragments des Satires de Lucilius, qu’on ne s’attendait guère à y trouver. La dernière édition est celle qu’a donnée Jean Sigismond Gruber à Nuremberg, in-8o, 1805, et qui y a été réimprimée, sous le même format, en 1810.

Jamais, que nous sachions, ce petit livre de Censorinus n’avait été traduit en notre langue ; aussi le présentons-nous comme traduit en français pour la première fois.

Nous avons dû éclaircir par quelques notes les passages qui nous semblaient obscurs, ou qui réclamaient une interprétation toute spéciale. Les chapitres où sont retracées les principales règles de la musique, et dans lesquels ces règles sont appliquées au fait de la gestation et au système astronomique, étaient nécessairement dans ce cas. N’ayant point de meilleure interprétation à leur donner que celle que nous offrait le Dictionnaire de musique de J.-J. Rousseau, nous ne nous sommes fait aucun scrupule d’emprunter à cet auteur quelques articles, que l’on croirait avoir été composés tout exprès pour servir de commentaire à ces différents chapitres de Censorinus.

J. Mangeart.