Page:Censorinus - Le Jour natal, trad Mangeart, 1843.djvu/80

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et son érudition ; et qu'il lui a entendu dire « que s'il faut ajouter foi à ce que nous rapportent les historiens, relativement aux augures et aux douze vautours qui ont signalé la fondation de Rome, puisque le peuple romain avait sain et sauf dépassé cent vingt ans, il parviendrait à douze cents années. »

Chapitre 18

XVIII. De la grande année selon les opinions de divers auteurs ; de plusieurs autres révolutions ; des olympiades ; des lustres, et des jeux Capitolins ; en quelle année ce livre a été composé. Mais c'en est assez à propos du siècle ; maintenant je parlerai des grandes années, dont la longueur est si diverse, soit dans les pratiques des peuples, soit dans les traditions des auteurs, que les uns font consister la grande année dans la réunion de deux années solaires, les autres dans le concours de plusieurs milliers d'années. Je vais chercher à expliquer ces différences. Plusieurs anciennes cités de la Grèce, ayant remarqué que, pendant l'année qu'emploie le soleil à accomplir sa révolution, il y avait quelquefois treize levers de la lune, et que cela arrivait une fois tous les deux ans, ont pensé qu'à l'année solaire répondaient douze mois lunaires et demi ; elles établirent donc leurs années civiles de manière à ce que, par une intercalation, les unes se composassent de douze mois et les autres de treize, appelant année solaire chacune d'elles prise isolément, et grande année la réunion de deux année solaires. Et cet espace de temps était appelé triétéride, parce que l'intercalation d'un mois avait lieu à chaque troisième année, bien que cette révolution n'embrassât que deux ans, et ne fût en réalité qu'une diétéride ; c'est ce qui fait que les mystères célébrés une fois tous les deux ans, en l'honneur de Bacchus, sont nommés triétériques par les poètes. Ayant plus tard reconnu leur erreur, les anciens ont doublé cet espace de temps, et établi la