Page:Censorinus - Le Jour natal, trad Mangeart, 1843.djvu/98

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les temps en trois périodes : la première va de l'origine des hommes au premier déluge ; il l'appelle g-adehlon (incertaine), à cause des ténèbres qui la couvrent ; la seconde part du premier déluge, et s'arrête à la première olympiade ; et comme on y rencontre une foule de récits fabuleux, il la nomme mythique ; la troisième va de la première olympiade jusqu'à nous ; il l'appelle historique, parce que les principaux faits qui s'y sont passés nous sont rapportés par de vrais historiens. Quant à la première, qu'elle ait eu ou non un commencement, jamais on ne pourra dire de combien d'années elle se compose. On ne sait point au juste combien d'années a embrassées la seconde ; mais on croit cependant qu'elle a été de mille six cents ans environ. Du premier déluge, en effet, que l'on nomme déluge d'Ogygès, jusqu'au règne d'Inachus, on compte environ quatre cents années ; de là jusqu'à la première olympiade, on en compte un plus de quatre cents. Et comme celles-ci, bien qu'appartenant à la fin de l'époque mythique, se rapprochaient plus que les autres de l'âge des écrivains, quelques-uns ont cherché à en préciser le nombre d'une manière plus exacte. Ainsi Sosibius en fixe le nombre à trois cent quatre-vingt-quinze ; Ératosthène, à quatre cent sept ; Timée, à quatre cent dix-sept ; Arétès, à cinq cent quatorze. D'autres chiffres encore ont été présentés par différents auteurs ; mais leur désaccord même prouve assez que ce nombre d'années est incertain. Quant à la troisième époque, il y eut bien entre les auteurs une divergence de six ou sept années sur son étendue ; mais cette incertitude a été pleinement dissipée par Varron, qui, doué de la plus rare sagacité, parvint, en remontant l'échelle des temps de chaque cité, en se reportant aux éclipses et en calculant leurs intervalles, parvint, dis-je, à faire jaillir la vérité, et à répandre sur ce point une telle lumière, qu'on peut aujourd'hui préciser non pas seulement le nombre d'années,