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contes japonais.

Il entra. Dans le jardin se tenait le serviteur qu’il avait envoyé comme messager quelques jours auparavant.

— Mon père ?…

— Hélas, il est mort !

— Mort ! Comment ? Dis vite !

— La nouvelle que ses filles l’abandonnaient lui avait déjà porté un coup terrible. Mais voilà que, le sixième jour avant celui-ci, vers le soir, il a appris que le banquier qui détenait sa fortune venait de prendre la fuite, le laissant dans la misère.

— Tu dis il y a six jours ?… Vers le soir ?

— Oui.

Kamô comprit. C’était le jour et l’heure où il avait tué le dragon et rompu d’un coup de sabre le contrat qui liait son père.

— Et alors ? demanda-t-il.

— Alors il n’a pu supporter ce nouveau malheur, et il s’est pendu. On n’a pu t’attendre pour les obsèques, parce qu’on ignorait ton sort.

Ainsi finit l’histoire de la forêt enchantée d’Homokusaï : par la cupidité punie, par le courage et la constance récompensés.