Page:Cerné - Le pédagogue des familles chrétiennes, 1662.pdf/291

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laisser aller à l’immodestie, dont on répondra deuant Dieu.

La 4. Consideration peut estre celle-cy, chacun disant en soy mesme, me voicy en la presence d’vn Dieu qui doit estre mon Iuge, en la presence des Anges qui seront mes Accusateurs, & qui seruiront de Témoins de tant d’immodesties, & si ces Esprits Angeliques assistent à l’Autel de mon Dieu auec tant de respect & d’honneur, que doy-je faire moy pauure pecheur & vile creature, non quand ce ne seroit que pour gagner les faueurs de mon Ange Gardien & de l’Ange Tutelaire de cette Eglise, ie veux estre modeste. Voila la pensée que chaque Chrestien doit auoir en l’Eglise.

Finallemẽt escoutez les plaintes que font les Eglises consacrées à Dieu contre les Chrestiens immodestes & insolens.

Ah ! faut-il, dit cette Eglise, que ceux qui participent à mes Sts sacremẽs, me portent si peu d’honneur & de respect : Faut-il que des Chrestiens aymez de Dieu, traitez comme des Fauoris du Ciel, & qui sont les vrays membres de mon cher Espoux Iesus-Christ, soient si peu portez à m’honorer ? Faut-il que ceux pour qui ie presente tous les iours vn sacrifice capable de racheter mille Mondes, se soucient si peu d’y assister modestement, je leur deurois seruir d’vne maison d’Oraison, & ils se seruent de moy comme d’vne sale de bal. Ie leur deurois estre vn lieu de retraitte & d’azile, & ils me rendent par leur immodestie, vne place publique, vn lieu d’assignation à prendre des desseins pour des choses mauuaises ; & ce qui m’offence le plus, est, que les petits Enfans ne commencent pas si tost à parler qu’ils commencent à me deshonorer, par leur babil, par leur indiscretion & par leur entretiens inutiles.