Page:Cervantes - L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, traduction Viardot, 1836, tome 1.djvu/617

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à l’emploi dont vous me voyez revêtu. Mon frère cadet est au Pérou, si riche que, de ce qu’il nous a envoyé à mon père et à moi, non-seulement il a bien rendu la part de fortune qu’il avait emportée, mais qu’il a donné aux mains de mon père le moyen de rassasier leur libéralité naturelle ; et j’ai pu moi-même suivre mes études avec plus de décence et de considération, et parvenir plus aisément au poste où je me vois. Mon père vit encore, mais mourant du désir de savoir ce qu’est devenu son fils aîné, et suppliant Dieu, dans de continuelles prières, que la mort ne ferme pas ses yeux qu’il n’ait vu vivants ceux de son fils. Ce qui m’étonne, c’est que mon frère, sage et avisé comme il est, n’ait point