Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/8

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exclusivement pour lui seul ; il a une fonction spéciale, mais cette fonction sert à faciliter, même à rendre possible la fonction spéciale d’un autre ; de là, cette conséquence qu’un dérangement dans les aplombs entraînera une perturbation dans les divers départements de l’économie.

Sous cette rubrique : Bons, beaux Aplombs, on doit entendre la direction des membres la plus capable de garantir pendant le repos la stabilité de la machine animale, sans l’emploi des forces motrices, et qui, pendant l’exercice, permet à ces mêmes forces de déployer la plus grande somme d’énergie. Instabilité du corps, augmentation des efforts musculaires, telle sera la réciproque quand il s’agira d’aplombs défectueux.

Toujours en vertu de la loi du rythme universel, la conséquence de l’excès de fonction c’est l’excès d’usure ; celle-ci apparaît surtout dans les muscles. Leur continuité d’action devenant nécessaire, l’éréthisme s’emparera de ces organes moteurs, lequel, contenant les abouts articulaires, s’opposera peu à peu à cette obliquité qui garantissait la douceur et le moelleux des mouvements, s’il en restait encore des traces. D’un autre côté, l’instinct de conservation porte le cheval à calculer la direction qu’il doit donner à ses membres, soit pour en alléger la fatigue, soit parce qu’il lui est impossible de prendre une autre direction ; il doit alors se trouver lui-même des aplombs de calcul, non-seulement à l’état de repos, mais aussi quand la masse du corps sera déplacée ; il ne le pourra que grâce à des efforts musculaires continuels : de là, souffrance, ruine prématurée, épuisement enfin. Voyez, en effet, un de ces chevaux mal favorisés par la nature : au repos, ses muscles se contractent pour s’opposer à la flexion des leviers osseux, et, si on le force à se mouvoir, il semble hésiter, calculer