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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/142

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demandant de passer au château dans le plus bref délai, sous tel prétexte que, dans l’intérêt de sa femme, il les priait d’alléguer, et cela pour des raisons qu’il leur dirait de vive voix.

Le soir même, Frédéric alla porter les lettres au village.


Depuis le voyage de son mari à Poitiers, Mme des Lourdines lui trouvait un air étrange. Une transformation subite, dont elle ne pouvait découvrir la cause, s’était opérée en lui : il maigrissait, il avait beaucoup changé. Elle s’effraya, à l’idée qu’une maladie mortelle commençait son œuvre, et que peut-être il la laisserait seule. Elle fit mille suppositions, hors la vraie. Comment eût-elle pu soupçonner un revers de fortune ? La richesse terrienne n’est point exposée aux vicissitudes qui sont le point noir des valeurs de bourse : cela est solide et de tout repos. Aussi cherchait-elle ailleurs, sentant vaguement autour d’elle cette odeur de brûlé et se demandant, un peu inquiète, d’où cela pouvait provenir.