Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/168

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mère, c’était surtout, maintenant, le fils qui les avait ruinés. Il en oubliait qu’il venait de l’appeler de toutes ses forces, et il restait là, anéanti, broyé par les coups de son cœur.

Déjà le lévrier s’était introduit, promenait, dans l’obscurité du vestibule, le bruit sec de ses griffes, sur le carrelage.

« Michka, ici !… ordonna Anthime, un pied à l’intérieur de la maison… Frédéric, enferme mon chien dans l’écurie… Est-ce que mon père est dans la chambre ? demanda-t-il plus bas.

– Anthime !… prononça une voix, faiblement, tout près de lui.

– Ah ! c’est vous, mon père ! tressaillit Anthime, dont les bras cherchèrent dans le noir et se refermèrent sur des épaules, des épaules inertes.

– Comment est-elle ?… questionna-t-il… quelle est sa maladie ?… Votre lettre était si courte ! »

Célestin, avec des bagages sur son dos, entra, porteur d’un feu, et Anthime entrevit avec effroi le visage paternel, des yeux fous… fixes.