Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/204

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cela n’était plus à lui ; et c’était comme si le printemps, l’automne, toutes les belles saisons qui se succédaient sur sa terre, venaient de passer elles-mêmes en d’autres mains que les siennes !

« Mon Dieu !… est-ce que voir n’est pas avoir ! » murmura-t-il encore.

Et, d’un geste las, il glissa sous son traversin les deux cent mille francs que le notaire venait de lui apporter, produit de la vente de « Fouchaut », de « la Bernegoue » et d’une de ses grandes fermes du Marais.

Puis, distraitement, il parcourut de nouveau la lettre qu’il venait de recevoir d’un marchand de chevaux de Poitiers : l’homme promettait de venir tout prochainement voir s’il pouvait tirer parti des deux poméraniens.

Il laissa aller la feuille. Alors, triste, son regard se tourna vers le mur, vers le portrait de sa femme qu’il avait fait monter du petit salon et accrocher. Elle y était jeune, en robe d’apparat, coiffée de bandeaux noirs qui se relevaient en boucles sur le haut de la tête.