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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/238

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songe que la vieille gouvernante du conseiller Lamarzellière n’était pas femme à écouter aux portes en se bouchant les oreilles.

« Qu’est-ce que vous voulez ! fit observer Frédéric, qui mastiquait vigoureusement, la plus mauvaise affaire de toutes, c’est encore de perdre la vie !… »

L’air sombre, Célestin riposta :

« C’est pourtant la plus juste ! »

C’était le surlendemain qu’il devait quitter le Petit-Fougeray. Il y était entré à douze ans, comme berger, et il en avait cinquante-cinq. Alors ce qu’il mangeait ne voulait plus passer ; il était forcé d’appuyer son pouce sur sa pomme d’Adam ; ses bras étaient lassés, comme s’ils avaient fauché depuis le lever du jour !… Un peu de jalousie aussi à l’égard de Frédéric, lequel, en sa qualité de cocher, demeurait, à cause de la jument, indispensable pour le service de la maison.

« Faut point parler de la mort ! dit Perrine, mais ça fait tout de même grand-pitié de voir le malheur tomber sur les innocents !… Ah ! je