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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/248

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aux orbites fouillées d’ombre. M. des Lourdines l’aperçut ; le marchand aussi, sans le connaître.

« Sapristi ! sapristi !… eh ! monsieur !… s’il vous plaît… là-bas… voulez-vous faire du bruit ?

– Anthime ! » héla M. des Lourdines, qui parut appuyer cette requête, mais, en réalité, criait ce nom du fond de lui-même, vers cette blanche figure qui l’impressionnait.

Anthime avait disparu.

Il fait le tour des communs, rentre, par-derrière, dans le cellier. Sur des pommes de terre, sur des oignons, il marche dans l’obscurité, vers le fond, vers la lucarne.

Il regarde.

Ce spectacle lui donne l’insupportable sensation de l’irréel. Maintenant, le cheval trotte, incline son cou de cygne du côté de Frédéric, qu’il soulève un peu dans sa course ; derrière lui flotte le sillage de ses crins de ténèbres. Et la voix du marchand : « Ouoh !… ouoh ! » pour arrêter. Le cheval s’arrête, se campe de profil,